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Guillaume Ier (roi des Pays-Bas)

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Guillaume Ier
Illustration.
Guillaume Ier des Pays-Bas sur une toile de 1819.
Titre
Roi des Pays-Bas

(25 ans, 6 mois et 22 jours)
Prédécesseur Lui-même
(prince souverain des Pays-Bas)
Successeur Guillaume II
Grand-duc de Luxembourg

(25 ans, 6 mois et 22 jours)
Prédécesseur Aucun
Successeur Guillaume II
Prince souverain des Pays-Bas

(1 an, 3 mois et 9 jours)
Couronnement
en la Nouvelle église d'Amsterdam
Prédécesseur Louis II
(roi de Hollande)
Antoine Desmousseaux de Givré
(préfet du département de l'Escaut)
Successeur Lui-même (roi des Pays-Bas)
Biographie
Dynastie Maison d'Orange-Nassau
Nom de naissance Willem Frederik van Oranje-Nassau
Date de naissance
Lieu de naissance La Haye (Provinces-Unies)
Date de décès (à 71 ans)
Lieu de décès Berlin (Prusse)
Sépulture Nouvelle église de Delft
Père Guillaume V d'Orange-Nassau
Mère Wilhelmine de Prusse
Conjoint Wilhelmine de Prusse
Henriette d'Oultremont
Enfants Guillaume II
Frédéric
Pauline
Marianne
Deux enfants mort-nés

Signature de Guillaume Ier

Guillaume Ier (roi des Pays-Bas)
Monarques des Pays-Bas
Monarques de Luxembourg

Guillaume Frédéric d'Orange-Nassau (Willem Frederik van Oranje-Nassau en néerlandais), né le à La Haye et mort le à Berlin, est prince souverain des Pays-Bas de 1813 à 1815, puis roi des Pays-Bas sous le nom de Guillaume Ier et simultanément duc puis grand-duc de Luxembourg de 1815 à 1840.

Lignage[modifier | modifier le code]

Guillaume Ier est le fils de Guillaume V d'Orange-Nassau et de Wilhelmine de Prusse. Il appartient à la sixième branche (Nassau-Dietz) issue de la seconde branche (Nassau-Dillenbourg) de la maison de Nassau. Cette lignée de Nassau-Dietz, aujourd'hui Orange-Nassau, appartient à la tige ottonienne qui donna des stathouders à la Flandre, la Hollande, la Frise, la Zélande, la Gueldre, un roi d'Angleterre et d'Écosse en la personne de Guillaume III d'Orange-Nassau, et des rois et reines aux Pays-Bas. Il est l'ancêtre du roi Guillaume-Alexandre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Royaume uni des Pays-Bas et Grand-duché de Luxembourg[modifier | modifier le code]

Lorsque les troupes françaises quittent les Pays-Bas en 1813, un gouvernement provisoire prit le pouvoir. Celui-ci était formé par le comte Leopold van Limburg Stirum, Frans Adam van der Duyn van Maasdam (en) et Gijsbert Karel van Hogendorp. Ceux-ci invitèrent le prince Guillaume afin de lui offrir le trône des Pays-Bas. Il refusa une première fois le trône en . Les grandes puissances européennes souhaitant disposer d'un rempart contre les éventuelles nouvelles ambitions expansionnistes françaises[1], décident de créer un nouvel état « tampon » entre la France et la Prusse. C'est ainsi que, le , le royaume uni des Pays-Bas voit le jour et que Guillaume en accepte le trône et se proclame roi des Pays-Bas en .

En plus de ce nouveau royaume, Guillaume se voit attribuer le Grand-duché de Luxembourg par l'article 67 de l'acte final du congrès de Vienne du  :

« La partie de l'ancien duché de Luxembourg, comprise dans les limites spécifiées par l'article suivant, est également cédée au prince souverain des Provinces-Unies, aujourd'hui roi des Pays-Bas, pour être possédée à perpétuité par lui et ses successeurs en toute propriété et souveraineté. Le souverain des Pays-Bas ajoutera à ses titres celui de grand-duc de Luxembourg, et la faculté est réservée à sa majesté de faire, relativement à la succession dans le grand-duché, tel arrangement de famille entre les princes, ses fils, qu'elle jugera conforme aux intérêts de sa monarchie et à ses intentions paternelles.

Le grand-duché de Luxembourg servant de compensation pour les principautés de Nassau-Dillenbourg, Siegen, Hadamar et Dietz, formera un des états de la Confédération germanique, et le prince roi des Pays-Bas entrera dans le système de cette confédération comme grand-duc de Luxembourg, avec toutes les prérogatives et privilèges dont jouiront les autres princes allemands.

La ville de Luxembourg sera considérée sous le rapport militaire comme forteresse de la confédération. Le grand-duc aura toutefois le droit de nommer le gouverneur et commandant militaire de cette forteresse, sauf l'approbation du pouvoir exécutif de la confédération, et sous telles autres conditions qu'il sera jugé nécessaire d'établir en conformité de la constitution future de ladite confédération. »

Le Luxembourg, élevé au rang de grand-duché, était indépendant (et faisait en superficie le double du grand-duché actuel) mais son souverain était le roi des Pays-Bas. Ce royaume avait donc les limites du Benelux (hors les cantons de la Belgique orientale alors allemands) actuel mais sous un unique souverain conservateur et protestant, comme le sera d'ailleurs également Léopold Ier de Belgique.

Le Luxembourg, promu au rang de grand-duché, qui devenait indépendant et membre de la Confédération germanique, lui était remis à titre personnel, en compensation de ses pertes patrimoniales dans l'espace allemand (à l'est de Coblence) au profit de la Prusse qui s'était étendue en Rhénanie.

Il tenta d'unir les peuples des anciennes Provinces-Unies, des Pays-Bas autrichiens et de la principauté de Liège, par une politique favorisant le développement économique. Souverain d'un royaume dont les populations méridionales étaient catholiques, il signa en 1827 un concordat avec le pape Grégoire XVI.

Ainsi, il décida de la canalisation de la Sambre, le creusement des canaux Gand-Terneuzen, Bruxelles-Charleroi, Meuse-Moselle et autres. Il a aussi fondé des universités d'État à Liège, Gand et Louvain.

Cependant, sa politique autocratique et anticléricale provoque l'hostilité de l'Église catholique et le mécontentement des futurs Belges envers ce roi protestant. Néanmoins, après l'indépendance de la Belgique, ils choisirent un nouveau roi lui aussi protestant : Léopold Ier de Saxe-Cobourg-Gotha.

Révolution belge[modifier | modifier le code]

Après la révolution belge de , il se porta candidat au trône de Belgique, mais sa candidature fut unanimement rejetée. Au cours de la guerre belgo-néerlandaise, Guillaume Ier tenta de reconquérir la Belgique par les armes, mais celle-ci, bénéficiant du soutien de la France de la monarchie de Juillet, obtint en 1830 son indépendance et mit à sa tête un prince soutenu par l'Angleterre, Léopold de Saxe-Cobourg-Saalfeld, qui était oncle de la future reine Victoria et épousera en 1832 Louise-Marie d'Orléans, fille aînée de Louis-Philippe Ier, roi des Français.

Toutefois, les Pays-Bas (amputés d'une partie du Limbourg) et le Luxembourg (amputé de sa moitié occidentale) restèrent unis sous le règne de Guillaume Ier qui n'accepta cet état de fait qu'en 1839.

Vaincu et contesté, Guillaume Ier abdiqua en 1840 pour pouvoir se remarier avec la femme de son choix, une dame catholique et wallonne, Henriette d'Oultremont. Il reprit alors le titre de Nassau.

La politique de Guillaume Ier en Wallonie[modifier | modifier le code]

Armes néerlandaises sur le Château de Seraing, l'ancien Palais d'été des princes évêques, dit Château Cockerill, avec la devise Je maintiendrai[2].

Le roi Guillaume Ier jeta les bases de la prospérité économique de la Wallonie. Il favorisa l'installation d'industriels, tels que John Cockerill, et améliora les voies navigables par le creusement de canaux, tels que le canal Bruxelles-Charleroi. Il fonda l'université de Liège, première université wallonne, en 1817. Le roi compte de nombreux soutiens en Wallonie. Le projet de constitution proposé au vote en 1815 est ainsi adopté à la quasi-unanimité en Wallonie, tandis qu'il est unanimement rejeté dans les provinces flamandes. Lors de la révolution belge, les principaux centres orangistes seront situés dans les grandes villes industrielles wallonnes[3]. Il épouse une wallonne, Henriette d'Oultremont, en 1841.

Titres[modifier | modifier le code]

Ascendance[modifier | modifier le code]

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

En 1791, il épousa Wilhelmine de Prusse (1774 – 1837), fille de Frédéric-Guillaume II de Prusse. Six enfants sont nés de cette union :

Après son abdication, il épousa en secondes noces à Berlin le Henriette d'Oultremont (1792 – 1864) qui était sa maîtresse depuis 1810.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le royaume uni des Pays-Bas (1815-1830). », sur connaitrelawallonie.be.
  2. Armes des Pays-Bas de 1815 à 1907, après quoi les supports de l'écu sont devenus des lions (vus de profil) au lieu de léopards (vus de face).
  3. Het verloren koninkrijk, par Els Witte, éd. De Bezige Bij.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]